Addictologie
INTRODUCTION :
Toutes les substances addictives (alcool, tabac, cannabis, cocaïne, héroïne, LSD, amphétamines, ecstasy, médicaments…) ont des répercussions plus ou moins graves sur votre santé et celle de votre enfant et peuvent altérer ou modifier son développement.
La grossesse est souvent un très bon moment pour faire le point sur ses consommations. N’hésitez pas à en parler avec le professionnel de santé qui suit votre grossesse : il pourra vous aider, vous renseigner ou vous adresser si besoin à une consultation spécialisée.
Il y a toujours un bénéfice à l’arrêt quel que soit le terme de la grossesse, il n’est jamais trop tard, et c’est toujours beaucoup plus facile lorsqu’on se fait aider.
Téléchargez un auto-questionnaire sur les consommations à risque durant la grossesse en cliquant ICI.
Plus d’information sur la prise en charge au sein du RPAI ICI.
EQUIPE ELSA
Si vous souffrez d’une dépendance au tabac, alcool ou drogues, une équipe spécialisée dans la prise en charge des addictions chez les femmes enceintes, est à votre écoute.
Elle vous accompagne dans votre sevrage en vous offrant une aide personnalisée en fonction de votre degré de dépendance.
L’équipe ELSA est de permettre, en lien avec la maternité de l’hôpital du CHUGA de Grenoble et du CHAI, des maternités publiques et privées de la région grenobloise et Voironnaise, appartenant au réseau de périnatalité RPAI, une prise en charge des femmes enceintes consommatrices ou dépendantes de produits psychoactifs illicites ou licites, de l’alcool et des médicaments (psychotropes, antalgiques…).
Il s’agit de favoriser un accès rapide et adapté à des soins addictologiques médicaux et psychologiques et promouvoir les échanges, la concertation, le partage d’informations et des expériences entre les professionnels.
Elle est joignable par mail : AccueilAddictologie@ch-alpes-isere.fr ou par téléphone au 04 76 76 93 37
Pour plus de détail, rendez-vous sur la page « vous êtes enceinte » – LA grossesse et consommations à risques en cliquant ICI.
TABAC
La cigarette dégage plusieurs milliers de produits dont les principaux sont : la nicotine, le monoxyde de carbone, le goudron et les métaux lourds. Dans l’utérus, le fœtus reçoit de l’oxygène grâce au sang de la maman. Dans le cas d’une femme enceinte fumeuse, son sang se charge alors en monoxyde de carbone. De plus, la nicotine empêche une bonne circulation du sang. Résultat : le bébé ne reçoit donc pas assez d’oxygène et le bon déroulement de la grossesse peut être impacté.
Fumer avant ou pendant la grossesse peut avoir des répercussions sur la santé du bébé à naître.
Des risques qui sont proportionnels à la quantité de tabac fumé (y compris le tabagisme passif) :
Problèmes de fertilité ;
- Fausse couche ;
- Complications placentaires ;
- Grossesses extra-utérines ;
- Accouchement prématuré ;
- Mort fœtale in utero ;
- Retard de croissance intra-utérine et petit poids de naissance (diminution du poids d’environ 200 grammes à la naissance).
Si vous avez du mal à arrêter, prenez contact avec une consultation d’aide au sevrage tabagique. Il n’est jamais trop tard pour s’arrêter de fumer pendant la grossesse.
A savoir : Parmi les moyens thérapeutiques existants, le traitement nicotinique substitutif (patch, gomme…) est l’une des principales solutions (autorisé par les autorités sanitaires pour les femmes enceintes depuis 1997).
Deux raisons à cela : le passage de la nicotine dans le sang est moins rapide, moins important, plus régulier et plus modulable. En outre, la plus grande partie de la toxicité pour le bébé n’est pas à mettre sur le compte de la nicotine, mais sur celui des quatre mille substances toxiques associées présentes dans la fumée de cigarette.
Pour plus d’informations, nous vous invitons à consulter ces vidéos :
Cindy et Rose-Marie : Grossesse et Tabac en 3 minutes
Cindy chez la Sage-Femme : La consultation tabacologique en 2 minutes
ALCOOL
De nombreuses femmes ne perçoivent pas l’impact de leur consommation d’alcool sur l’enfant qu’elles portent. L’alcool passe en effet directement du sang maternel vers le sang du fœtus, à travers le placenta.
Quel qu’il soit (vin, bière, cidre ou alcool fort), l’alcool constitue un véritable danger pour le bébé à naître. C’est un produit toxique et il n’y a pas de dose limite connue actuellement pour fixer un seuil de risque pour le développement du bébé.
Ainsi, même la consommation d’un verre d’alcool pourrait avoir des répercussions sur le développement du fœtus notamment pour son cerveau et son développement neurologique. D’où cette interdiction totale d’alcool pour la femme enceinte.
Pour le bébé, les risques de cette consommation d’alcool (ou des ivresses épisodiques) sont :
- Un retard de croissance (taille, poids, périmètre crânien) ;
- Des atteintes de son système nerveux central ;
- Des malformations.
Ces effets sont irréversibles et peuvent se traduire par des difficultés d’apprentissage, des troubles du langage et du comportement (impulsivité, distraction, difficultés à intégrer les règles sociales), ou encore par des troubles du développement psychomoteur…
LE CANNABIS
Sans grande surprise, le cannabis arrive en tête au classement des substances illicites consommées par les femmes enceintes.
Plusieurs études scientifiques démontrent qu’une consommation régulière de cannabis expose la mère et l’enfant à plusieurs risques car le principe actif contenu dans cette substance traverse la paroi du placenta pour atteindre le sang du fœtus.
Risques pour le fœtus
La prise régulière de cannabis peut provoquer un retard de croissance intra-utérin. En effet, le fœtus est ainsi exposé, comme la mère, au monoxyde de carbone. De plus, le principe actif contenu dans le cannabis passe la paroi du placenta pour se retrouver dans le sang du fœtus à doses variables. Ce qui peut occasionner un hématome rétro-placentaire. Ce dernier se caractérise par un décollement du placenta, lequel entraîne une diminution des apports en oxygène du fœtus, ce qui peut conduire à sa mort in utero. Cet hématome est souvent à l’origine d’hémorragies pour la mère, qui lui sont parfois fatales.
COCAINE
Puissant stimulant du système nerveux, la cocaïne traverse le placenta et circule dans le sang du bébé. Elle fait courir de nombreux risques.
Risques pour le fœtus
La cocaïne augmente le risque de fausse couche, particulièrement si elle est consommée en début de grossesse. Mais pas seulement. Comme le cannabis, cette drogue double le risque d’accouchements prématurés et augmente le risque d’hématome rétro-placentaire, avec les dangers que l’on connait. Quant au fœtus, la diminution d’apport en oxygène provoquée par ce décollement du placenta l’expose à une mort in utero.
L’HEROINE
De nombreuses études scientifiques ont démontré les dangers potentiels de l’héroïne consommée par les femmes enceintes. En cas de dépendance, l’avis d’un médecin est impératif. En effet, il est parfois déconseillé d’arrêter l’héroïne une fois enceinte car l’état de manque pourrait se répercuter sur le bébé et entraîner des souffrances très dangereuses. Souvent le personnel médical préconise l’utilisation de la méthadone qui va permettre de stabiliser le taux de drogue dans le sang.
Risques pour le fœtus
Le fœtus exposé à l’héroïne peut voir sa croissance limitée. Mais pas seulement. Les prématurés sont beaucoup plus nombreux chez les mères consommatrices de cette drogue. Enfin, il faut savoir que le risque d’enfants mort-nés augmente sensiblement selon l’ensemble des études effectuées sur le sujet.
Risques pour le nouveau-né
Un bébé dont la mère a consommé de l’héroïne risque de connaître un certain nombre de problèmes. Au niveau respiratoire, il peut éprouver des difficultés pour respirer, ou pour se nourrir. Ce qui peut être dangereux durant les premiers mois car cela entraîne fatalement des soucis de développement. Par ailleurs, ces bébés sont souvent sujets à une grande agitation et une forte irritabilité. Enfin, comme pour la cocaïne, l’héroïne passe dans le lait maternel, donc l’allaitement doit aussi être exclu.
L’usage de drogues par injection reste extrêmement préoccupant pour les femmes enceintes. En effet, le partage et l’échange de seringues crée un risque de propagation de virus sanguins : VIH, hépatites B et C.
Par conséquent, toutes les femmes qui ont consommé de la drogue par le biais de seringues doivent impérativement effectuer un bilan sanguin complet à l’occasion de la grossesse. Le dépistage de l’hépatite C n’étant pas obligatoire durant une grossesse, une femme enceinte qui a été confrontée à l’usage de drogues par des seringues a tout intérêt à demander à effectuer un tel examen.
DOCUMENTS SUPPORTS
Drogues info service
0 800 23 13 13 (n° vert)
http://www.drogues-info-service.fr/
Tabac info service
39 89 (n° indigo, 0,15€/minute)
http://www.tabac-info-service.fr/
Drogues.gouv.fr rubrique « être aidé »
Tabac, drogues et grossesse , par l’Assurance Maladie
Tabac, drogues et grossesse | ameli.fr | Assuré
Le dico des drogues – Drogues Info Service (drogues-info-service.fr)
Fiche pratique : Substances psychoactives et périnatalité́, édité par le Collège de Médecine Générale : ICI.