Fausse-couche : Parcours de soins

Selon l’OMS et l’Assurance Maladie, la fausse couche spontanée correspond à l’interruption naturelle et involontaire d’une grossesse au cours des 5 premiers mois (avant le terme de 22 semaines d’aménorrhées).

Il existe

  • La fausse couche précoce plus communément appelée avortement spontané, qui est la plus fréquente (70 à 80%) et intervient avant 14 SA
  • La fausse couche tardive qui intervient entre 14 et 22 SA.

La fausse-couche concerne 1 femme sur 4 en France et on estime qu’environ 15% des grossesses se terminent précocement.

Parce que c’est un accident fréquent que rencontrent de nombreuses femmes sur le chemin de la maternité, on a tendance à banaliser la fausse couche.

Si à 5 ou 6 semaines de grossesse, le fœtus n’a pas encore d’existence juridique et ne mesure que quelques centimètres, il est pourtant bien réel pour ses parents. Il s’agit alors de faire le deuil d’un espoir et d’un projet. Les femmes expriment généralement une grande culpabilité et vivent la fausse-couche comme un échec qui peut mettre à mal leur confiance en elle.

Le diagnostic
Parcours de soins spécifique à la prise en charge des fausses couches.
Les suites
Contacts utiles

Le principal signe d’une fausse couche est un saignement vaginal, qui peut être accompagné de crampes et de douleurs dans le bas de l’abdomen. Une fausse couche peut aussi passer inaperçue et se révéler au cours de l’échographie.

Si la fausse couche peut occasionner une souffrance psychique du fait de l’arrêt brutal, imprévu d’une grossesse désirée, elle ne met que rarement en cause votre pronostic vital. Les hémorragies sévères sont exceptionnelles.

La première chose à faire est de contacter votre médecin, qui pourra évaluer la situation de manière fiable et vous orientez au mieux, ou de vous rendre aux urgences gynéco-obstétriques les plus proches.

Une fois le diagnostic posé, un entretien médical adapté est réalisé, avec la possibilité de rester à l’hôpital si vous le souhaitez.

Si vous êtes d’un rhésus négatif, une injection de prévention de l’allo-immunisation rhésus vous sera indiquée.

 

Prise en charge médicale :

Dans le cas où l’embryon n’a pas été évacué spontanément de manière naturelle, la médecine propose trois options :

1.                 Expectative

Si l’expulsion du fœtus et du placenta n’est pas totale, le médecin peut vous proposer d’attendre que les choses se fassent de façon naturelle. Dans cette éventualité, il n’y a pas d’intervention médicale, les douleurs et les saignements disparaissent à terme, signe que la fausse couche est finie.

Dans ce cas, il vous est recommandé ensuite, de faire un test de grossesse (sanguin) pour confirmer que celui-ci est négatif ou une échographie de contrôle permettra de vérifier la vacuité utérine.

2.                 Médicamenteux

Le traitement médical est, dans la plupart des cas, administré par voie orale ou vaginale. Il est majoritairement proposé en ambulatoire (retour à domicile).. Il favorise les contractions de l’utérus et l’ouverture du col. Efficace en quelques heures, il provoque l’expulsion du sac embryonnaire. Des médicaments contre la douleur et des anti nauséeux pourront vous être prescrit.

Ce processus dure quelques heures et est peut-être accompagné de douleurs et de saignements. Si vous n’avez pas commencé à saigner 24 heures après la prise du médicament, vous devez consulter votre médecin.

Là aussi, il vous sera proposé de faire un test de grossesse (sanguin) ou une échographie pour vérifier la vacuité utérine.

3.                 Chirurgical :

Enfin, une intervention chirurgicale peut vous être proposée sous anesthésie générale ou locale, au cours de laquelle la grossesse est évacuée par le col de l’utérus (aspiration). La procédure ne dure que quelques minutes, mais on vous gardera en observation quelques heures à l’hôpital. Cette technique est toujours efficace, elle peut être mise en place d’emblée ou après échec des 2 autres méthodes (spontanée ou médicamenteuse).

Psychologiques :

1.                  La fausse-couche : un deuil à part

L’impact et les conséquences des fausses couches sont encore trop souvent sous estimées. Le manque d’empathie, d’accompagnement psychologique et les idées reçues peuvent rendre le deuil périnatal des femmes et de leur partenaire particulièrement difficile à traverser.

La loi N° 2023-567 (promulguée le 7 juillet 2023) visant à favoriser l’accompagnement psychologique des femmes victimes de fausse couche va permettre aux sages-femmes orienter leur patiente et leur partenaire, vers un psychologue conventionné, dans le cadre du dispositif « MonParcoursPsy ».

 La mise en place de ce parcours fausse couche devra être effective au plus tard le 1er janvier 2024.

 

Vous pouvez aussi trouver des informations sur les sites des associations concernés par le deuil périnatal

2.                 Prendre en considération la douleur des hommes

Tout aussi futur papa qu’elle était future maman, l’homme peut ressentir de manière extrêmement brutale la perte de cet enfant. Le couple partage une douleur commune, et pourtant hommes et femmes ne vivent pas les choses de la même manière.

Les hommes sont parfois désemparés face à la douleur de leur compagne. Il est important de ne pas rompre la communication et que chacun puisse exprimer ce qu’il ressent, même si ce ressenti est forcément différent entre une femme qui vit une perte dans sa chair et un homme pour qui cette grossesse n’a aucune réalité concrète.

 

3.                 Du côté des enfants

La décision d’en parler ou pas aux enfants appartient à chaque couple. Mais si votre enfant était au courant de la grossesse, annoncez-lui la fausse couche, si possible en compagnie de votre partenaire. La présence des deux parents sécurisera votre tout-petit.

L’enfant en fonction de son âge et de sa sensibilité, réagira à la situation avec plus ou moins d’intensité.

Dans tous les cas, l’enfant a besoin d’être rassuré pour ne pas se sentir responsable de la tristesse de ses parents.

Arrêt maladie et protection

La récupération physique après avoir subi une fausse couche est généralement rapide. La plupart des femmes reprennent leurs activités quotidiennes un ou deux jours plus tard.

Cependant, vous pouvez bénéficier d’un congé spécial de trois jours pour la survenue d’une fausse couche, à destination tant de la femme que de son ou sa conjoint(e), sans jour de carence*.

Les salariées seront en outre protégées contre le licenciement en cas de « fausse couche tardive » *.

* Mise en place au plus tard le 1er janvier 2024.

 

Retour à domicile

1.                 Les mots qui font du bien :

Pour aider une proche, amie, compagne, fille…, mais aussi le co-parent, après une fausse couche, c’est important de montrer qu’on ne minimise pas sa/leur douleur, que sa/leur peine est réelle et qu’elle /il est en droit de ressentir de la tristesse, de pleurer, de se sentir en deuil. La fausse couche est bien la perte d’un être cher.  Lui dire qu’ils ne sont pas seuls et qu’on est là à côté d’eux.

« Je suis là si tu veux » – « Ta douleur est légitime » – « Ce n’est pas de ta faute » – « N’hésites pas à en parler » – ….

 

2.                 Les rituels

Il n’y a pas de reconnaissance sociale de cette perte du fait de l’absence de statut du fœtus avant 22 semaines d’aménorrhée.

Certaines femmes peuvent avoir besoin de s’inventer un rite pour pouvoir faire le deuil de « ce quelqu’un qui n’a pas existé ». D’autres n’en ressentiront pas le besoin.

Des gestes, paroles, actions, objets… peuvent aider dans le processus de deuil : tatouage, planter un arbre, allumer une bougie, écrire… ou pas.

Au sein du Reseau Perinatal Alpes Isère, une cérémonie du souvenir est organisée une fois par an.

 

La grossesse d’après

Médicalement, rien ne s’oppose à entreprendre une grossesse après une fausse couche. Les règles réapparaissent normalement environ un mois après.

En général, on conseille d’attendre entre 2 et 3 mois pour laisser au corps le temps de se remettre et, psychologiquement, d’être prêt à accueillir un nouveau bébé. Après une fausse-couche, les femmes sont généralement plus anxieuses.

 

Vous pouvez consulter l’annuaire des professionnels de santé afin de vous orienter au mieux.

 

Il existe aussi des associations impliquées auprès de personnes touchées par un deuil périnatal